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Quelles études suivre pour devenir traducteur juridique ?

8 Avril 2025 - Long format

Le métier de traducteur juridique est au croisement de deux univers complexes : celui du droit, et celui de la langue. Il ne suffit pas d’être bilingue pour traduire un contrat, un jugement ou une clause d’arbitrage avec précision : il faut comprendre les systèmes juridiques concernés, maîtriser leur terminologie propre, et savoir naviguer entre des logiques normatives parfois profondément différentes.

Dès lors, se former à la traduction juridique exige une double compétence – linguistique et juridique – que peu de formations assurent en parallèle. Voici un tour d’horizon des parcours d’études qui permettent d’accéder à cette spécialisation exigeante.


1. Une base en langues : indispensable, mais pas suffisante

La plupart des traducteurs juridiques commencent par une formation en langues ou en traduction généraliste. Les parcours classiques incluent :

  • Licence Langues Étrangères Appliquées (LEA), avec une orientation « traduction spécialisée » ;

  • Licence en traduction ou en linguistique, dans des établissements proposant une progression vers la spécialisation (ex. : ISIT, Université de Genève, Université de Mons, etc.) ;

  • Formations pluridisciplinaires, combinant langue et économie/droit, comme certaines LEA parcours commerce international.

Ces formations offrent une base linguistique solide, mais la spécialisation juridique intervient généralement au niveau master.


2. La spécialisation en traduction juridique : le niveau master

C’est au niveau bac+5 que la spécialisation en traduction juridique prend véritablement forme. Plusieurs établissements proposent des masters en traduction spécialisée ou en traduction juridique et technique, souvent en collaboration avec des juristes professionnels.

Parmi les formations les plus reconnues :

  • Master Traduction Spécialisée Multilingue (TSM) – Université de Lille
    Spécialisation en droit, économie, technique. Très orienté vers les outils de TAO et les pratiques professionnelles.

  • Master Traduction et Interprétation – Parcours Traduction Juridique – Université de Strasbourg
    Approche comparatiste, enseignement du droit dans les deux langues, stage en cabinet ou organisation.

  • ISIT (Paris) – Traduction juridique et financière
    Établissement privé de référence, cursus professionnalisant, double compétence droit/langue.

  • Université de Genève (FTI) – Master en traduction, spécialisation juridique
    Solide ancrage comparatif, enseignements dispensés par des juristes et traducteurs expérimentés.

Ces masters intègrent en général :

  • des cours de droit comparé (droit des contrats, droit international privé, droit public) ;

  • des modules de terminologie juridique ;

  • l’usage d’outils de traduction assistée par ordinateur (SDL Trados, MemoQ, etc.) ;

  • un stage obligatoire en cabinet d’avocats, en entreprise ou en organisation internationale.


3. L’alternative : se former au droit après une formation linguistique

Certains traducteurs juridiques commencent par une formation en langues, puis acquièrent la compétence juridique en cumulant avec une licence ou un DU de droit. Cette démarche est particulièrement pertinente pour ceux souhaitant travailler vers le français, car une solide compréhension du droit français est indispensable, même quand le texte source est rédigé en anglais ou en allemand.

Il existe également des certificats universitaires ou des diplômes d’université (DU) destinés aux traducteurs :

  • DU Droit pour traducteurs – Université Paris Nanterre

  • Certificat en droit – Université Lyon 3 ou Université de Lorraine

  • Formations en ligne ou MOOC sur le droit comparé ou la traduction juridique (ex. : CI3M, Coursera, UNIGE)


4. Les profils inversés : juristes devenus traducteurs

L’autre voie d’accès au métier consiste à venir du monde juridique. De nombreux traducteurs juridiques sont d’anciens avocats, juristes d’entreprise, ou diplômés d’un master en droit, qui se sont ensuite formés à la traduction. Ce profil est très recherché, notamment en raison de la maîtrise conceptuelle du droit, plus difficile à acquérir à travers une seule approche linguistique.

Pour ces profils, il est souvent recommandé de suivre une formation courte en traduction juridique, ou un master professionnel orienté traduction spécialisée pour développer les compétences linguistiques et technologiques nécessaires.


5. Compétences transversales et exigences du métier

Au-delà des diplômes, le métier de traducteur juridique repose sur :

  • Une rigueur terminologique extrême (chaque mot a un poids juridique) ;

  • Une connaissance approfondie des systèmes juridiques (droit continental vs. common law, etc.) ;

  • La capacité à travailler avec des outils de TAO, et à s’adapter à la traduction automatique (post-édition, glossaires personnalisés) ;

  • Une excellente maîtrise rédactionnelle, dans la langue cible comme dans la langue source.

La profession exige aussi de l’expérience : les premiers projets sont souvent obtenus via des stages, collaborations en freelance ou missions en agence, avant de pouvoir viser une activité spécialisée à haute valeur ajoutée (cabinets, institutions européennes, ONU, arbitres, etc.).


🎓 En résumé

Pour devenir traducteur juridique, il ne suffit pas d’être bon en langues ou d’avoir étudié le droit : il faut faire dialoguer les deux univers, et cela nécessite une formation ciblée. La voie royale reste un master en traduction spécialisée à dominante juridique, mais d’autres combinaisons sont possibles, à condition d’acquérir, par l’un ou l’autre versant, une compréhension fine des concepts juridiques, de la terminologie comparative, et des pratiques professionnelles de la traduction.

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